J'aurais voulu être un autiste

J'aurais voulu être un autiste

Encore un blog ?

 

Il parait que les personnes avec autisme peinent à faire la synthèse de leurs perceptions. C'est à la fois une faiblesse et une force : étant plus attentifs aux détails qu'à l'ensemble, ils remarquent souvent des aspects qui échappent aux neurotypiques et qui s'avèrent capitaux dès qu'ils sont mis en valeur.

 

J'ai été diagnostiqué autiste Asperger à 28 ans et je remarque en effet, au quotidien, des réalités qui échappent au commun des mortels (j'emploie cette expression sans connotation péjorative) : y a-t-il vraiment un lien direct de cause à effet entre ma "neuro-atypie" et ma faculté d'observation ? Toujours est-il que je n'ai de cesse d'être sidéré par les bizarreries et les incohérences du monde des gens dits "nomaux" : j'en ai déjà épinglé une bonne partie dans un livre intitulé Voyage en Normalaisie, paru chez L'Harmattan en 2023, mais c'était bien entendu un inventaire non exhaustif. C'est pourquoi, quand mon trop-plein d'effarement devient trop important, j'écris des billets d'humeur que vous retrouverez sur ce blog.

 

Ce blog ne doit pas être confondu avec Le journal du professeur Blequin où je raconte ma vie au jour le jour : J'aurais voulu être un autiste est destiné à rendre accessibles mes billets d'humeur, rédigés au fil de mes envies, et sa mise à jour sera certainement irrégulière. J'ai choisi ce titre étrange (et apparemment paradoxal) en hommage à l'un de mes humoristes préférés, Bruno Carette, qui avait bel et bien chanté "J'aurais voulu être un autiste" sur Canal+ en 1989, sur l'air de la célèbre chanson de Michel Berger. En ces temps pas si éloignés, tout ce que le grand public connaissait alors de l'autisme, c'était Rain Man : il est donc tout à fait admirable que ce comédien de talent, trop tôt disparu, ait osé suggérer dès cette époque, fût-ce à titre ironique, que l'autisme pouvait être un état souhaitable... Précisons enfin que j'ai également produit une série de vidéos, encore visibles sur YouTube, portant ce titre, mais je me suis lassé de la corvée du montage et des commentaires sur mon débit oratoire soutenu.

 

Avant de vous laisser lire les derniers billets écrits à ce jour, je tiens à rappeler que je ne les rédige que pour le plaisir et j'espère donc que vous en prendrez au moins autant à les lire. J'avoue ne guère apprécier qu'on me prenne pour un maître à penser et qu'on m'approuve sans réserve sur l'air de "tout est dit, il n'y a rien à ajouter" ; en revanche, j'adore qu'on me dise : "Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais vous le dites avec talent"... Bonne lecture !

 

L’instituteur, le Pape et l’infirmière (24/04/2025)

Elle avait décidé de consacrer sa vie à soigner les maux de ses frères humains, elle avait beaucoup étudié pour réaliser cette noble ambition : elle exerçait son sacerdoce toute vêtue de blanc, elle s’efforçait de faire le bien sans regarder à qui, elle ne connut jamais ni le mariage ni la maternité. Elle était infirmière et elle vient de quitter cette vallée de larmes.   Combien de souffrances a-t-elle soulagé...

Des relations sociales pour les autistes et les neurotypiques (21/04/2025)

Il est un fait couramment admis : les relations sociales représentent une difficulté pour les personnes du spectre autistique. Ce qui signifie, a contrario, qu’elles seraient faciles pour les personnes sans autisme. Qu’en est-il vraiment ? Pour le savoir, comparons les comportements respectifs des autistes et des neurotypiques en société au cours de leur vie. Commençons par le commencement.   À l’école, l’enfant autiste reste à...